ARTICLE - Auteur : Karine Goust
On considère comme traumatisant tout événement qui a un effet négatif durable, on distingue différentes catégories de psychotrauma :
LE PSYCHOTRAUMA SIMPLE
Le psychotrauma simple, est un traumatisme psychologique généré par un événement ponctuel qui a débordé les capacités de traitement et d’intégration psychique, émotionnelle et sensorielle de la personne, créant une infraction psychophysique.
Ces événements ponctuels intensément choquants sont très perturbants, il peut s’agir de catastrophes naturelles, de guerre, d’accidents, d’incendie, d’agressions physiques ou sexuelles, de maladies graves ou de perte d’un proche, ils peuvent concerner la victime mais également les témoins.
Le risque de développer des troubles psychotraumatiques (lorsque les symptômes subsistent après un mois, on parle alors de Syndrome de Stress Post Traumatique SSPT) après un événement traumatisant est de 24 %.
Ces symptômes sont des conséquences normales de situations anormales.
Les syndromes les plus courants du SSPT sont :
Ils sont la traduction sur le plan psychique des trois possibles réponses universelles dans le monde animal face à une menace : fight / flight / freeze ou en français, combat (hyperactivité neuro-végétative)/ fuite (évitement) / paralysie (dissociation).
LE PSYCHOTRAUMA
COMPLEXE
Un trauma complexe est lié à des événements répétés, des situations traumatisantes qui durent plusieurs semaines ou plusieurs années. Plus les événements sont vécues d’une manière répétée et durable plus ils sont susceptibles de générer des traumatismes complexes et profonds.
Ces situations sont souvent interpersonnelles, il s’agit de maltraitances sexuelles (attouchements, viol, inceste), physiques ou émotionnelles (violences conjugales et domestiques, abandon, humiliation, harcèlement…) répétées.
De telles situations vécues dans l’enfance, rendront leur impact plus profond encore influençant la construction de la personne en devenir avec des conséquences sur la gestion des émotions, la confiance en soi, les capacités relationnelles.
Le psychotrauma complexe peut générer des Etats de Stress Post Traumatiques (ESPT) :
On défini également des traumatismes dits « petit t ».
Ce sont des traumatismes liés à des expériences négatives qui nous donnent l’impression d’être en danger, de ne pas être aimé, de subir les choses au lieu de les maîtriser ou de ne plus avoir de raison d’espérer.
Ce sont les humiliations, les échecs, les pertes de tout ordre. Pour l’enfant, cela peut être aussi des brimades, un rejet.
Faire l’expérience de nombreux et répétés traumatismes « petits t », peut avoir des effets très négatifs équivalents à ceux d’un trauma complexe généré par des événements plus évidement traumatiques.
Les traumatismes complexes profonds peuvent également être à l’origine de troubles psychiques :
TRAITEMENT DES
PSYCHOTRAUMAS SIMPLE ET COMPLEXE
Lors d’un événement traumatique ou d’une expérience négative intense, un stress extrême est déclenché et des mécanismes de sauvegarde exceptionnels, psychologiques et neurobiologiques, peuvent engendrer une déconnexion du circuit de réponse au stress ce qui ne permet plus au cerveau de traiter et de classer les composantes cognitives, émotionnelles et les sensations physiques de l’expérience vécue entraînant ainsi une mémoire traumatique.
Cette mémoire traumatique se fige alors dans notre cerveau qui maintient un niveau d’hyperactivation psychophysique similaire à celui vécu durant l’événement alors que celui-ci est terminé et/ou une dissociation (quand on est coupé dans l’accès à une partie de soi ou de son expérience) plus ou moins importante, une anesthésie affective et physique jusqu’à l’amnésie traumatique.
Dans toutes ces situations La thérapie EMDR (voir l’article dédié) est préconisée.
Grace à la conjugaison de son action neuropsychologique puissante (générées par les stimulations bilatérales par mouvement oculaire ou tapotement) et au protocole de Traitement Adaptatif de l’Information (modèle TAI), l’EMDR permet de retraiter les mémoires traumatiques au sein d’une relation thérapeutique sécurisante et après une phase préalable de préparation et d’installation de ressources personnelles positive (confiance en soi, sécurité, sentiment de contrôle suffisant)
Le souvenir traumatique une fois traité n’est pas oublié, il devient un souvenir comme un autre, délivré de sa charge émotionnelle excessive, des sensations physiques désagréable, des pensées négatives qui s’y sont associées (je suis en danger, je suis coupable, je suis impuissant/e, je suis inadéquat/e….).
La thérapie peut être plus rapide dans le cas de trauma simple, elle sera nécessairement plus longue dans le cadre du trauma complexe (plusieurs souvenirs à retraiter).
Karine Goust